Margot Laffite, pilote de course, journaliste et marraine d’AutomoBelle
Belle et passionnée d’automobiles, qui mieux que Margot pouvait être la marraine d’AutoMoBelle! Jeune, dynamique, souriante, Margot fait rêver!
Fille de Jacques Laffite (pour les plus jeunes : grand pilote automobile et bel homme!),on voudrait l’avoir comme copine, pour de belles «tranches de rire», pour s’asseoir à côté d’elle et rouler sur un circuit. On serait sûrement mortes de trouille, et agrippées à la poignée! Mais bon …
Nous l’avons rencontrée Place de la Concorde lors d’un shooting-photos.
Qui êtes vous Margot Laffite ?
Margot Laffite : Une jeune trentenaire, passionnée d’automobile, et qui n’a pas suivi un parcours très classique. J’ai eu mon bac, puis je me suis consacrée à fond… à l’équitation. La compétition automobile est arrivée sur le tard: j’ai commencé par le trophée Andros, ça m’a passionné puis j’ai fait mes débuts à la télé !
Une rencontre, un événement dans votre carrière ?
Pour moi, ce qui m’a le plus marqué, c’est,quand je suis rentrée dans le monde automobile, de découvrir mon père à travers le regard de tous les gens qui avaient suivi sa carrière, et découvrir le pilote qu’il était, car on ne parlait pas beaucoup d’automobile à la maison! Mon père a été mon ange gardien.
Vous avez accepté spontanément de « marrainer » AutoMoBelle, pourquoi ?
Je suis forcément sensible à la place de lafemme dans l’automobile, et c’est la première fois qu’on me demande de marrainer entre guillemets un magazine, alors ça me fait plaisir tout simplement. C’était, comme vous le dites, très spontané!
Vous avez un père très connu sur les circuitsautomobiles, est-ce suffisant pour justifier votre passion ?
Non ça ne suffit pas. La preuve, c’est que magrande soeur est restée dans l’équitation et n’est pas du tout emballée par l’automobile. Être « la fille de Jacques » m’a aidé, ça m’a ouvert des portes, mais ce n’était pas indispensable.
Étiez-vous un garçon manqué ?
Oui, je le suis toujours un peu d’ailleurs. Je penseque mon père nous a élevé comme ça aussi. Les vacances dans la Creuse à faire du vélo et de la moto, traîner dans les lacs, être couverte de boue… C’est ce qui a le plus marqué mon enfance. Travailler avec des garçons, ça rend aussi un peu garçon manqué. Mais du coup, quand on affirme sa féminité, on le fait encore plus, quand l’occasion se présente.
Un joli souvenir professionnel avec votre père ?
La première fois que j’ai roulé dans une GT.C’était Jean-Pierre Jabouille, mon parrain, qui gérait l’écurie, avec mon père, ils avaient monté ce team pour faire le championnat d’Europe GT3. Le niveau était assez élevé, la voiture était incroyable: la Morgan, Aero 8, c’était mes premiers pas en GT.
Si vous n’aviez pas fait ce métier qu’auriez-vous pu faire d’autre ?
Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. J’étais déjà très contente d’avoir eu mon bac. Je ne rêvais à rien de spécial. J’avais surtout envie de la liberté qu’avait eu mon père. Si je n’étais pas journaliste, j’aurais peut-être travaillé dans l’équitation, comme ma soeur, ou j’aurais peut-être ouvert un restaurant avec ma mère (rires).
Quel est le secret pour faire sa place dans le milieu du journalisme sportif?
La crédibilité! Un garçon qui va parler de bagnole, c’est normal, tandis qu’une fille, elle, n’a pas droit à l’erreur! Il faut être crédible, savoir de quoi on parle, ne pas faire de boulettes. Du coup ça veut dire travailler encore plus, il faut être sans faille!
Quel conseil donneriez-vous à une femme quiveut devenir journaliste auto?
Bosser ! Être bien informée, avoir une bonne connaissance des choses. (Les femmes ne sont pas moins douées que les hommes.) C’est comme en compétition, il y a de la place pour tout le monde, mis à part en F1 peut être, qui à mon sens est beaucoup trop physique pour une femme ! Mais comment se fait-il qu’il n’y en ait pas plus ? (Rires)
Et qu’en pense votre mère ?
Ma maman! Je pense qu’elle est fière de sa fille, très contente de mon parcours, elle enregistre toutes mes émissions, elle est derrière, sans être du tout étouffante, elle est là !
Et vos copines ?
Elles trouvent ça génial ! Parce que c’est un métier un peu atypique, ça les fait marrer, çales intéresse, ça les intrigue ! Ce sont des filles très féminines, très nana, pas du tout garçon manqués, et du coup elles m’apportent cette petite fraîcheur qui me plaît beaucoup. Elles viennent me voir sur des courses, elles regardent mes émissions, et inversement, j’aime bien découvrir leur vie à elles. Voilà, il y a un bel échange !
Quelle vision portez-vous sur l’automobile aujourd’hui
C’est complexe ! Difficile de savoir ce que va devenir l’automobile. On a l’impression que lesconstructeurs nous mènent un peu en bateau avec leurs idées. On comprend qu’on veut consommer moins, polluer moins, mais tout de même avoir des voitures qui restent performantes. Je pense que les contraintes économiques et écologiques leur compliquent énormément la tâche.
Vous aimez le pilotage, avez-vous le temps pour ça ?
Si je pouvais rouler plus, je le ferais! Je préfère faire ça que travailler (Rires)
Si vous étiez une voiture quelle serait-elle ?
Ce serait une voiture de course, la Mégane Trophy !
Quelle serait votre voiture idéale ?
Une voiture puissante, belle et électrique !
Une Exagon par exemple ?
Oui, parfaitement ! (rires)
Passerez-vous toute votre vie dans le monde automobile?
Je pense que oui, mais je n’affirme rien. Il ne faut jamais dire jamais (grand éclat de rires) !
Quelles sont les valeurs montantes de l’industrie automobile (hybride, électrique, design, prix…) ?
Design : ça restera toujours ! Les constructeurs sont obligés de faire de jolies voitures, sinon çane marche pas! Il faut continuer à faire rêver les gens ! Et après : électrique, hybride ; il faut trouver une solution pour les batteries, les recycler, les rendre plus petites, plus compactes, moins lourdes, moins polluantes, mais j’y crois, à l’électrique, et l’hybride c’est la solution intermédiaire peut être.
Pensez-vous que les nouvelles tendances de consommation comme l’auto-partage peuvent modifier l’approche automobile ?
L’approche, je ne sais pas, mais en tout cas dans les grandes villes, à Paris, on va nous l’imposer ! On sera obligés de passer par là, donc en France, il faut avoir cette vision là, ça c’est sûr, et puis en plus, pourquoi pas ? Sur le principe, je suis d’accord qu’il doit y avoir moins de voitures, qu’on pollue moins … les idées ne sont pas idiotes. Je ne sais pas si c’est facile à faire en revanche !
Si votre fille ou votre fils souhaite devenir journaliste et a fortiori journaliste auto que lui direz-vous, l’encourageriez-vous ?
Oh oui ! J’encouragerai quoiqu’il arrive mes enfants. De plus c’est un milieu que je connais très bien, donc c’est rassurant. Et surtout je leur conseillerai de faire ce qu’ils aiment.
Vous venez de signer un contrat avec Canal+, en quoi consiste t-il ?
Je suis consultante pour la F1, dans une émission en clair qui a pour vocation de s’adresser au grand public, pour ceux qui n’auraient pas pu voir le grand prix, pour les passionnés qui veulent avoir une analyse d’expert sur la course et sur l’ensemble du week-end, et aussi pour les non initiés. L’émission, divertissante, vulgarise la F1 pour toucher un large public.
Le bruit du moteur est une chose importante pour les hommes, est-ce un manque quand vous êtes au volant de votre Exagon électrique sur le trophée Andros ?
Oui, on ne va pas faire semblant! Mais l’électrique est très agréable, car sur la neige il se passe beaucoup de choses , la glisse fait beaucoup de bruit : les clous qui grattent la glace. Et puis, il y a un bruit de sifflement qui permet de jauger la pression qu’on met sur l’accélérateur et du coup on est rassasiée. En revanche, c’est vrai que la course est synonyme de sonorité, et je suis très contente de retrouver les moteurs thermiques quant je cours dans d’autres catégories.
Dans la vie de tous les jours, vous roulez avec quoi ?
Une Fiat 500 Abarth.
Interview réalisée en exclusivité pour #AutomoBelle en novembre 2012 Photos ©Antoine Elizabé pour #AutomoBelle