Motos,  Portraits

Anne france Dautheville

PORTRAIT D’UNE EASY RIDEUSE QUI SUIVIT LE VENT…

La rencontre avec Anne France se fait en plusieurs étapes, car il est bon de revenir vers ce qui semble parler aux racines, vers des femmes d’exception qui ont porté une génération, un souffle de liberté comme il n’en était que peu à l’époque. Comme un chocolat fin qu’on découvre, qu’on décachette et qu’on déguste, lentement, avec satisfaction et envie

Une surprise enveloppée de malice, de douceur et, en même temps, au caractère bien trempé. Cette belle amazone de 73 printemps fut la première
femme à faire le tour du monde en 1973 sur une petite cylindrée, une 100 cm3 Kawasaki 1 cylindre 2 temps 5 vitesses, idées larges et cheveux aux vents. Un périple qui la mena de Montréal en Alaska puis au Japon, Delhi, Téhéran, Kaboul et la Turquie et retour par l’est de la France.

Icône des années où la route était une terre promise

Après un premier road trip en moto avec d’autres compagnons de route et leurs passagères, Anne France décide de partir seule autour du monde. Après 7 ans de carrière dans la publicité et un enthousiasme en berne pour cette activité, l’heure était venue de partir vivre différemment, de ressentir différemment, de vibrer différemment. Loin des codes de la pub, loin des
clivages homme femme de l’époque, loin des regards étriqués du quotidien.

A 29 ans, cap sur un périple de plusieurs milliers de kilomètres

Anne France partait, comme journaliste, explorer des contrées où l’on pouvait encore avoir cette impression que personne n’y avait mis les pieds… ni une roue! Ses roues, en 5 mois, ont sillonné le Canada, le Japon, l’Inde et surtout l’ Iran, qui vivait dans la peur de la SAVAC, la police politique, l’Afghanistan et le Pakistan. Des pays où les hommes et les enfants croquaient la vie à pleine dents, sourires au lèvres, surpris de voir
cette femme en moto. Khyber Pass, le passage entre l’Afghanistan et le Pakistan, Kaboul, Bahmian, La montagne de Fer, Téhéran : des destinations aux sonorités de contes de mille et une nuits, riches, aux effluves de parfums envoûtants, de passés millénaires, de beauté des hommes, mais dont les noms ne résonnent plus de la même manière après des décennies de guerre. Anne France a immortalisé les sourires d’enfants, les polisseurs de turquoise, les moments d’éternité, en clichés.

Voyager seule et vivre à 200 %

Voyager seule est la meilleure façon de découvrir le monde, se promener, engranger des informations, des paysages, des ambiances et vivre des rencontres exceptionnelles. Sans peur du lendemain : la vie est courte et doit être vécue à fond, “poignée dans le coin“, dans un esprit Born to be Wild ou Easy Rider.

Et après ?

Anne France repartira sur la route toujours en moto, au guidon d’autres marques et cylindrées, d’autres pays prometteurs. Très passionnée d’écriture, elle continue aujourd’hui ses rendez-vous littéraires. Un jardin secret qu’elle cultive avec soin dans sa maison de Brie où elle partage cette passion des voyages, des rencontres, de la moto…

Motarde et égérie de Chloé

En 2015, la créatrice Clare Waight Keller la contactera pour lui proposer de devenir l’égérie de la collection hiver 2016-2017 de la maison Chloé. “La figure de bikeuse, incarnée par Anne-France, est très inspirante pour ma génération, dira-t-elle. L’esprit de liberté qu’elle insuffle à travers ses récits est dynamisant“, explique alors la “designeuse“ britannique, depuis passée chez Givenchy. Une collection où l’on retrouve son style, ses salopettes en cuir, ses vêtements très 70’s, qui feront revivre sur le podium toute une époque où la liberté et la légèreté étaient de mise, où la terre était promise, où la nostalgie l’emporte peut être un peu aujourd‘hui…


“Et j’ai suivi le vent“, d’Anne-France Dautheville, chez
“Petite biblio Payot Voyageurs“ – Prix : 8,90€.

By Laurence Mauléon – Bernier

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