J'ai testé pour vous

J’ai enfin roulé en ancienne!

8 heures du matin, hôtel Martinez à Cannes : viennent se ranger le long du trottoir des voitures dites “classiques“. Que des cabriolets anciens, toutes marques confondues. De la Rolls-Royce Corniche, à la Ferrari, en passant par des Porsche Spyder, Fiat 500 Jolly, AC Cobra, Mustang, Panther…, de quoi donner le tournis.

Elles sont pour nous, les 80 journalistes venus de différents horizons européens. Si quelques uns d’entre nous sont des “spécialistes voitures”, la
majorité est composée de journalistes “Life style” ou presse féminine, invités par Bridgestone. L’idée: pouvoir rouler avec ces voitures pour découvrir le monde des ”classiques “. Laquelle choisir, toutes me font envie! Les mythiques sont prises d’assaut. Je remonte la file des voitures garées sur la Croisette, et je jette mon dévolu sur une petite voiture que je ne connais pas, et qui m’interpelle. Une drôle de bouche, celle d’un requin
sortie d’un dessin animé, un peu comme la voiture de la méchante des 101 dalmatiens : C’est une Daimler. Je tourne autour, pose mon sac dedans,
histoire de marquer mon territoire. Ça marche, car plusieurs hommes viennent me voir en me disant, “You take this car?” Yes! Seul et unique mot que je décroche à leur encontre. Mais ils comprennent ma détermination. Un des organisateurs ayant assisté de loin à cette scène trois fois répétée, me fait un clin d’oeil, puis, s’approchant de moi, me dit: “Vous avez bon goût, c’est aussi ma préférée. Elle est rarissime“. Plus tard, alors que je m’installe enfin à bord, et que je commence à tripoter tous les boutons, un autre monsieur vient me voir, histoire de m’expliquer le fonctionnement : le frein à main, positionné côté jambes passager, se serre et se desserre à l’inverse d’une française. Ce qui m’amuse le plus, c’est le commodo des clignotants : un bouton au centre du volant qu’il faut pousser à droite ou à gauche. Il m’explique qu’elle date de 1959, qu’il n’y en a eu que 2600 exemplaires, et qu’ensuite Daimler a cessé son activité, qu’elle est rare, et que j’ai beaucoup de chance de rouler dedans. Karine, responsable France de Bridgestone, ma copilote du jour, s’amuse de voir mon excitation. Toutes vitres baissées , je relève mon col, enfile mes gants, cherche ma ceinture de sécurité : il n’y en a pas. Bien sûr, que je suis bête. Ah! Karine fait pareil! Grand éclat de rire. Ça y est, on démarre. Le bruit du moteur est beau, j’appuie un peu sur l’accélérateur : j’ai entendu ça sur les circuits. Je ris comme une enfant. Je klaxonne, mon excitation est à son comble. Le monsieur de tout à l’heure s’approche de moi : “ Je vois que vous êtes heureuse! Tant mieux, profitez-en. Belle balade“. Le convoi se met en branle. Ouah! le passage de la première ne se fait pas facilement, mais je ne cale pas. Bon début. Ah, oui, les clignotants…. Tourner le volant n’est pas une mince affaire: pas de direction assistée. Bon, ce soir j’aurais mal aux biceps. Direction Antibes, le Cap Brun. Je passe enfin la seconde. Le bruit est trop beau. Je ris, je pleure de joie sur cette Croisette. La star, c’est moi aujourd’hui, et je préfère ça au tapis rouge. Quel bonheur! Un jour, c’est sûr,
j’en aurai une, ancienne. Je cale deux ou trois fois, fais un peu craquer la troisième. C’est à peine si je vois la mer à droite, je ne vois pas non plus les belles demeures au pied desquelles on passe, toute à mon bonheur. Arrivée en haut du Cap Brun, on peut changer de pilote et ou de voiture. Je propose à Karine de garder la même, elle est d’accord, et je lui propose le volant. À ma grande surprise, elle le refuse… Sans aucune hésitation (et aucune insistance), je le garde. Si, à l’aller, j’avais du mal à passer la troisième, maintenant, ce n’est plus un problème. Je passe même la quatrième et aborde les virages sans appréhension. Je m’amuse, je prend un énorme plaisir. Merci monsieur Bridgestone! Quant on arrive au Magestic, point final de cette balade, c’est le cœur serré que je descends de la voiture. Les badauds s’arrêtent bien sûr, prennent des photos. Un monsieur d’un certain
âge vient me demander des renseignements sur l’auto, que je lui donne très fièrement. C’est sûr, un jour j’en aurai une! Ah, je l’ai déjà dit? Tant pis, j’en aurai une quand même !

By Laurence Mauléon-Bernier

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