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Le rallye Aïcha des Gazelles cru 2021

Une trentième édition pleine d’émotions, de surprises, de rebondissements et de chaleur

 

Le soleil se couche sur Essaouira. Notre avion va décoller d’un instant à l’autre.

Dans quelques heures, il va falloir revenir dans la vie réelle, le bruit et la circulation !

 

Après 30 mois de reports pour raison de crise sanitaire, le rallye Aïcha des Gazelles, respectant les conditions sanitaires drastiques imposées par le gouvernement marocain (tests PCR et vaccin obligatoire), a enfin eu lieu, du 17 septembre au 02 octobre 2021, ouvrant ainsi la route aux autres rallye-raids après cette longue période d’abstinence…

10 jours ! 10 jours qui se sont suivis sans jamais se ressembler. Beaucoup de larmes, de joie et de douleurs, beaucoup de rires, parfois nerveux, de la fatigue pour tout le monde et de la chaleur (52° les derniers jours !), des souvenirs incroyables et des émotions pour toute la vie.

Toutes les conditions étaient réunies pour vivre le désert comme on l’imagine dans nos rêves, comme on le voit dans les films, comme on le lit dans les livres.

Les gazelles ont dû se surpasser, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Elles se sont tankées dans les dunes, ont passé des heures la pelle à la main pour se désensabler, ont couru dans le sable pour prendre des points de repères et faire leur cap, et je suis certaine que, maintenant, elles doivent aussi savoir faire leur cap avec les étoiles dans le ciel !

2 départs pour un même rallye

Après les tests PCR obligatoires, les vérifications techniques, ce fût le départ des e-gazelles (équipages 100% électriques) depuis Monaco avec la présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II, venu en personne leur souhaiter à toutes une belle aventure, et, enfin, le départ officiel de Nice : la grande fête des gazelles et les émotions qui vont avec. Après, il y eu les heures passées sur le bateau, le parcours en direction d’Erfoud, où les derniers équipages arrivaient pour leurs vérifications. 15 nationalités différentes étaient représentées cette année pour cette course dans le désert marocain.

 

Dès le premier jour, les formalités accomplies et l’arrivée au bivouac, le décor est planté et la réalité rattrape le rêve 

Un bivouac superbe : tapis rouges marocains recouvrant tout le sol, immense barnum pour les repas à l’abris du soleil et du vent. Les jolies tentes marocaines aux couleurs bariolées accueillent aussi bien l’équipe médicale que les coiffeuses, les « tentes luxe » offertes tous les soirs à deux équipages tirés au sort le matin. Les camions des différentes régies (PC course, photos, vidéos, communication…), ceux de l’accueil, des résultats journaliers, des revendications, des objets trouvés… eux, prennent place tout autour.

A l’écart du bivouac, pour ne pas trop déranger le sommeil (qui se doit d’être réparateur), les sanitaires, la zone de réparation des véhicules et celle des stations-service.

La zone de départ est immense, fascinante lorsque tous les véhicules y sont alignés, avec leurs coverings multicolores. Ça aussi, ça fait partie du spectacle du rallye.

Après le discours d’accueil, place d’abord au moment de détente qu’est celui de la photo de l’édition prise depuis un drone. Le soleil, la chaleur, le désert à perte de vue autour du bivouac : tout est réuni pour une très belle édition.

 

D’abord le prologue

Moment indispensable, histoire de mettre les équipages dans le bain. Tout de suite, la chaleur (plus de 40°), des caps à faire, des balises à “taper“, comme elles disent dans leur jargon. Faire le moins de kilomètres, jusqu’à faire des marches arrière les plus courtes possible pour les plus aguerries, quand il faut reprendre de l’élan au pied des dunes, ou passer dans des endroits complètement improbables au risque de dégâts mécaniques, pour suivre un tracé le plus rectiligne possible.

Ce premier “faux“ jour les autorisait à appeler l’assistance sans avoir de pénalité, et à conserver leur téléphone avant la confiscation définitive le soir jusqu’au dernier jour. L’aventure avait bel et bien commencé.

 

Premier jour, première épreuve

Puis ce fût le grand départ à 7 heures du matin, comme ce sera le cas tous les jours, dans un état de stress mêlé d’excitation et de joie. Appliquer sur le terrain les manœuvres apprises en stage n’est pas toujours aisé. La découverte de la solidarité entre équipages marquera définitivement beaucoup de concurrentes : Gazelle un jour, gazelle toujours !

Vers 15 heures, en plus de la chaleur, le vent s’est levé et le sable vole de tout les côtés.

Ce jour-là, exceptionnellement, elles vont frôler la frontière algérienne, en traversant une zone habituellement fermée. S’en sont-elles rendues compte sur le terrain ?

Les “anciennes“ reprennent leurs marques et creusent l’écart dès la première journée.

Au bivouac, tout est recouvert de sable orange, il est rentré dans les tentes, et on apprend à vivre avec des lunettes de ski toute la journée.

 

Deuxième épreuve

Le lendemain, quand les gazelles se lèvent à 5 heures, certains visages sont marqués par les épreuves de la veille et le stress monte encore d’un cran : elles vont se confronter enfin aux dunes, les vraies, celles de Merzouga, Er Chebbi qui culminent à plus de 100 mètres. Lorsque l’on roule dans ce beau sable orange, on à l’impression d’être sur un tapis volant. Quand on est au pied d’une dune, on se dit que l’on n’arrivera jamais à la franchir. Quand on arrive sur sa crête, on avait imaginé voir l’autre côté, mais non, c’est encore une dune, qui suit celle d’avant et précède la prochaine. Le temps s’arrête, les heures se suivent, les dunes aussi. Tankages, pelletages, tractages, il va y en avoir, plus des pannes mécaniques, et, malheureusement, parfois des abandons. C’est aussi ça le rallye.

Le soir même, toutes les discussions sont sur le même thème : raconter, comparer, mettre à plat cette longue journée pour savoir où étaient les erreurs. Certaines ont trouvé l’épreuve plus facile qu’elles ne l’imaginaient, pour d’autres c’était l’enfer. Certaines se sont amusées, d’autres ont pleuré, mais toutes ont été fascinées et garderont le souvenir de ces dunes.

 

Epreuve 3

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ! Le troisième aurait dû être un jour plus tranquille sur les grands plateaux, c’était sans compter les pièges des organisateurs ! Ceux-ci avaient non seulement installé des balises dites automatiques, c’est-à-dire tout simplement virtuelles et sans drapeaux pour les matérialiser, mais en plus, les cartes présentaient en leur milieu de grandes zones blanches, sans aucun repère de relief. Les gazelles devaient naviguer à l’aveugle, en s’aidant seulement de cartes au 250.000ème, donc peu précises, mises à leur disposition. Celles qui aiment faire des caps bien droits ont adoré et marqué des points. Certaines ont même apprécié le plaisir d’être dans un tel environnement, d’autres ont détesté et maudit les G.O, qui finalement ne sont pas si gentils que ça !

Plus de dunes, mais des cailloux gris et tranchants à perte de vue et quelques dromadaires pour rompre la monotonie. Parfois quelques arbustes un peu plus hauts que les autres leur offraient un peu d’ombre pour un déjeuner sur le pouce, quand elles prenaient le temps de déjeuner.

 

Première épreuve marathon

Le quatrième jour, les réveils sonnent de bonne heure : les gazelles doivent démonter leurs tentes et les emporter avec elles pour deux « jours-marathon ». Une dizaine de balises à trouver sur 2 jours et dodo à la belle étoile en totale autonomie.

Parfois elles seront nombreuses au bivouac, parfois seules dans la nature. Ça aussi, elles l’attendaient, toutes ont encore ces étoiles dans les yeux quand elles racontent. Après avoir dormi sous la voûte étoilée, le lendemain elles traverseront des paysages lunaires, avec les mêmes cailloux gris et noirs.

Au terme de ces deux journées, la fatigue se fait sentir, les écarts se creusent, les véhicules souffrent et les mécanos travaillent toute la nuit à la remise en état pour le petit matin.

Tania et Régine ont pris la tête de la course, talonnées par les éternelles Jeannette et Rachel. Des équipages emblématiques du rallye et, si ces femmes sont amies dans la vie, elles le sont toujours dans le rallye.

Sur le nouveau bivouac, identique au premier, elles sont fatiguées et heureuses aussi de s’y retrouver, de prendre une douche, de faire le point et de retrouver les copines gazelles que le désert a éloignées momentanément. Les retrouvailles sont parfois intenses, toutes sont belles.

L’oued Oulad Driss, un phénomène naturel remarquable

Une bonne nuit pour récupérer, et elles repartiront à l’assaut du désert et du vent qui ne les a pas lâchés depuis le début. Au terme du sixième jour, elles traverseront un immense et magnifique cirque, l’oued Oulad Driss, dans lequel la trace blanche au milieu de l’univers noir descend en dessous du niveau de la mer. Lors de la remontée, le convoi ressemblera à ceux des chenilles processionnaires, les unes derrière les autres. Un spectacle grandiose.

 

Pour le final, ce sera encore deux journées “marathon“.

La chaleur est encore monté d’un cran, les thermomètres des voitures se sont bloqués à 52°, mais le vent a cessé.

Le principe est le même que la première fois, avec la traversée des dunes de Chegaga cette fois. Ces dunes laisseront des traces et finiront de creuser des trous dans le classement, avec des retours de manivelle imprévisibles et des dégringolades dans le classement, quand ce ne sera pas des abandons, comme celui, infiniment triste, de Jeannette, à quelques petits kilomètres de la ligne d’arrivée, gâchant un peu la fête aussi des têtes de course.

Des têtes de classement ont cassé, des non-classées ont finit sur le podium, des surprises, il y en a eu tout le long de ces journées, et toutes les filles ont changé dans leur tête. Des complicités se sont renforcées face aux épreuves, les filles se sont surpassées, elles sont allées au-delà de ce qu’elles se pensaient capables. Et, si certaines étaient venues pour chercher leurs limites, elles se sont peut-être rendues compte qu’elles étaient sans limite. Elles ne rentreront pas chez elles comme elles en étaient parties.

 

Retours vers la vie

Maintenant, tranquillement, elles vont prendre la route d’Essaouira et vivre le magnifique défilé sur la belle et longue plage, où les habitants de l’ancienne Mogador viendront comme chaque année applaudir ces héroïnes, car pour eux aussi, ce sont bel et bien des héroïnes !

Il faut voir les étoiles que les jeunes femmes surtout ont dans les yeux, il faut les entendre parler de ce rêve qui leur semble inaccessible !

Sur la plage d’Essaouira

Quand les gazelles, après avoir eu si chaud dans le désert, arrivent sur la plage d’Essaouira à 7h30, il fait 17 °, et le taux d’humidité avoisine les 70%. C’est un choc thermique incroyable, et l’ambiance est surréaliste : marée basse, brouillard et dromadaires. Pour se réchauffer, elles entament le flash-dance qu’elles avaient appris au départ de Nice. Elles sautent, se prennent dans les bras, se retrouvent et se racontent, font photos et selfies et se jurent fidélité. C’est leur fête à elles !

 

Arrive enfin le moment du départ. 

Le jour s’est levé maintenant, et la mer commence à monter, dissipant peu à peu la brume épaisse du matin, comme effrayée par le bruit assourdissant des klaxons.

La fête a commencé. Certaines concurrentes ont trouvé un chauffeur (mari ou étranger de passage) pour conduire les véhicules, et ont grimpé sur les toits des voitures, parfois accompagnées par leurs enfants. Même les dromadaires sont de la partie.

Au bout des 6 kilomètres de plage, elles arrivent enfin à l’entrée de la ville.  Les petits avions rouges de la patrouille royale marocaine viennent voltiger au dessus des têtes des gazelles et de Yannick Noah, vedette de la soirée de Gala, particulièrement heureux de vivre ces instants si forts.

Cette année, pour la trentième édition du rallye, et pour la première fois de son histoire, un équipage marocain est monté sur la première marche du podium des Crossovers. Elles sont fières, elles sont heureuses, elles n’en peuvent plus de bonheur, juchées sur le toit de leur voiture, tenant le drapeau de leur pays, elles chantent, elles rient, elles pleurent, et communiquent leur émotion. La foule est là, composée des habitants de la médina et des familles des gazelles venues les retrouver depuis la veille.

 

Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les pensées des femmes voilées, venues elles aussi fêter ces autres femmes, libres et héroïnes d’un jour, ces gazelles qui procurent tant d’émois et tant d’envies.

Et puis ce sera le moment des récompenses, de la montée sur le podium, des cadeaux, des congratulations, des compliments et des applaudissements. Ce n’est pas encore le retour à la vie réelle. Retrouvailles d’abord, se retrouver soi-même, se faire masser, se faire belle, enlever le sable fin, si fin qu’il s’est faufilé partout et a envahi tous les pores de la peau, même sous les habits. Ce soir, elles redeviendront des femmes, sortant leur plus belle robe, quitteront les pataugas pour des chaussures à talon et se maquilleront.

Elles ont appris à tracer des caps, à conduire dans le sable et les cailloux, à manier la pelle, à changer une roue, une bougie, ou à recharger une batterie, mais elles n’ont pas oublié les gestes pour se faire belle !

La fête fut belle et intense à l’image de ce rallye.

Maintenant, l’avion vole au-dessus de l’Espagne, puis se sera la France

Il emporte à son bord gazelles et organisateurs, et, demain, il faudra reprendre le chemin de la vie quotidienne.

Pour celles dont c’était la première fois, ce demain ne sera plus jamais comme avant. Les anciennes, elles, savent bien qu’une femme peut tout faire.

Casquette basse les filles !

 

Classement

Catégorie 4×4/Camion

ÉquipageRangPénalités
216Tania LIO
Régine ZBINDEN
158,67
143Julie KOHLMANN
 Sophie FABRI
290,76
234Marie-Line REY
Mylène LECIEUX
3100,02

Catégorie 4×4/Camion – Challenge Première participation

ÉquipageRangPénalités
226Christelle GESLOT
Britt ARNAUD
1301,22
206Anne ROUSTIT
Nelly BELOTTI
2474,15
208Ania DUFLOS 
Blandine COUSIN
3483,65

Quad/SSV/Moto

ÉquipageRangPénalités
39Betty KRAFT
Sonia BAUDOIN-GUERARD
141,39
47Delphine BICHOFFE
France CLEVES
262,24
21Catherine KERAMIDAS
Hélène LEMAITRE
386,93

Quad/SSV/Moto – Challenge Première participation

ÉquipageRangPénalités
37Karine HEBRARD
Sophie GIARDINA
1216,26
46Emmanuelle TARTAMELLA
Céline BLIN
2630,96
27Chirstina JUNG
Claire MICHEL-PFOHL
3980,19

Crossover/SUV

ÉquipageRangPénalités
306Hajar EL BIED
Malika AJAHA
1146,53
304Valérie SANTINI
Emmanuelle GIRAUT-BUSSAT
2184,87
308Adeline DROUIN
Karima BENOURET BENZID
3379,88

Crossover/SUV – Challenge Première participation

ÉquipageRangPénalités
301Romane SPLINDER
Pauline BOCQUET
1569,88
305Marion SUBILS
Aziza BOUBEZARI
2927,55
300Aurélie NADEAU
Sarah FESSEAU
3982,47

E-Gazelle Auto VINCI IMMOBILIER

ÉquipageRangPénalités
500Manal FAXELLE-ABOUHAMDA
Karolyn FAVREAU
191,5
505Majdouline FAHIM
Jessica GOISNARD
2770,43
512Aïcha SOSTARIC
Kitty DUQUESNE
3890,95

E-Gazelle Auto VINCI IMMOBILIER – Challenge Première participation

ÉquipageRangPénalités
505Majdouline FAHIM
Jessica GOISNARD
1770,43
512Aïcha SOSTARIC
Kitty DUQUESNE
2890,95
509Sophie QUERO
Nadjette GUIDOUM
3995,45

E-Gazelle Buggy Prototype VINCI IMMOBILIER

ÉquipageRangPénalités
600Marie BELINGARD
Agnès MOSSINA
1334,03
602Armelle MEDARD-LANG
Yolande BENS
2625,18
601Marta PARDO
Nahide ENNAM
3765,22

E-Gazelle Buggy Prototype VINCI IMMOBILIER – Challenge Première participation

ÉquipageRangPénalités
600Marie BELINGARD
Agnès MOSSINA
1334,03
601Marta PARDO
Nahide ENNAM
2765,22

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