Marine Delon, une femme dans l’ombre
Souvent oublié, les copilotes ont une dure tâche à effectuer lors des épreuves. Aujourd’hui, nous avons rencontré une femme pleine de dynamisme et de motivation.
Qui vous a donné l’envie d’intégrer ce sport ?
Ma passion me vient de mes parents, ils n’ont jamais pratiqué mais ont toujours été passionnés. Petite, je partais sur les spéciales avec mon père, et à l’assistance avec ma mère. J’ai plein de souvenirs. Dès que l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisi et je ne l’ai plus jamais lâché.
Depuis combien de temps êtes-vous copilote?
J’ai commencé les rallyes en 2009, au rallye du Gap Racing dans une 106 N2. Derrière, j’ai un peu galéré à trouver des pilotes, n’étant pas vraiment dans le milieu, ça n’a pas été évident. J’ai réussi à faire quelques rallyes en 2010, et j’ai fait des connaissances qui m’ont envoyées en championnat de France junior trophée Twingo R1 aux côtés de Florian Bernardi. En 2012 et 2013, j’étais aux côtés de Johan Notargiacomo, toujours en championnat de France Junior. Puis en 2014 nous nous sommes tournés vers la 208 Rallycup. En 2015, j’ai eu la chance de prendre le départ du Monte Carlo dans le cadre du WRC aux côtés de Charlotte Dalmasso. J’ai repris le départ en 2016, avec le haut alpin Stéphane Brunier. En 2017, j’ai participé à la coupe de France des rallyes, où j’ai gagné la classe R2 à la finale et terminé troisième junior. Au total, j’en suis à 73 rallyes avec 27 pilotes différents !
Quelles émotions vous viennent, lorsque vous apprenez que vous faites le Monte Carlo?
De la joie, de la fierté, et beaucoup de stress car c’est un très gros morceau, beaucoup de préparation. Cette année sera particulière. Le projet n’a pas été monté avec moi initialement. Mais la copilote, qui est une amie très proche, n’a finalement pas pu pour des raisons personnelles et professionnelles. Il y a aussi en plus de toutes ces émotions un côté affectif, ma copine reste dans un coin de ma tête.
Quel préparation devez-vous avoir en tant que copilote?
Préparation physique déjà, j’essaye de faire un peu de sport tous les jours, malgré un emploi du temps professionnel qui ne me le permet que très peu. Ensuite, il y a toute la préparation niveau travail de copilote, étudier le parcours, les cartes, le règlement, préparer un plan de reconnaissance, les consommations, gérer le planning de la semaine…
Et pour finir, l’objectif du Monte Carlo 2019 ?
Objectif Monaco dimanche, et un max de plaisir toute la semaine. On ne prépare pas quelque chose si longtemps pour ne pas en profiter! Nous sommes nombreux dans notre catégorie, face à des adversaires qui en sont pour beaucoup à leur deuxième, troisième voir quatrième Monte Carlo. Yoann (mon pilote), n’a qu’une quinzaine de rallyes à son actif, et ce sera son premier Monte Carlo. Il faut savoir garder les pieds sur terre, nous ne sommes pas là pour gagner! On est plutôt dans l’optique d’apprendre, s’éclater et prendre de l’expérience, tout en partageant de supers moments avec notre équipe et nos partenaires…
By Marianne Alais